le temps

L’architecture continue l’histoire. Ce qui fait sa grandeur, c’est qu’elle est une réponse à une nécessité générée par le mouvement de l’histoire. L’architecture est l’art de composer l’espace pour les gens d’une époque. Chaque lieu est détenteur d’une histoire écrite, par accumulation, sédimentation, transformation et notre intervention n’a de pertinence que si elle procède par enrichissement du lieu pour donner davantage de bien-être à ses utilisateurs.

 L’époque

L’attention portée à l’époque, c’est ce qu’on appelle la modernité en architecture. Chaque époque génère sa propre modernité. Notre époque est celle d’un futur incertain et devant cette incertitude, il y a 2 attitudes extrêmes : le culte du jetable fruit du culte de l’instantanéité et le conservatisme. L’incertitude et le culte de l’instantané engendrent la complexité. Le seul outil de maîtrise de la complexité, c’est le projet qui joint l’utile et l’agréable. L’architecture moderne est en perpétuelle refondation et c’est en cela qu’elle continue l’histoire.

 L’homme

Notre rapport à l’espace a changé. La carte mentale des lieux est désormais fondée sur le temps de déplacement et non plus les distances géographiques. D’où une autre structuration psychologique de l’espace. Le temps est devenu l’une des dimensions de l’architecture et de l’urbanisme. Mais s’il y a bien une permanence, c’est la recherche du bien-être. L’architecture permet d’entrer en résonance avec des éléments intemporels : l’eau, la lumière, le vent, la foule, les matériaux, etc. Notre rapport au réel est façonné par la volonté et l’intelligence. L’approche du réel par le seul discours est toujours contradictoire. Confronté à la contradiction, il ne faut surtout pas choisir, car c’est sur ce refus que se bâti la démarche d’invention.

 L’espace

En architecture, l’ignorance du lieu est une faute grave. Il faut connaître son histoire pour en proposer une continuation. Pour composer l’espace, l’architecte dispose de sept claviers : la géométrie, l’échelle, les rythmes, les structures, les machines, les matières et les couleurs. Alors la lumière peut rebondir dans l’espace et générer le caractère du lieu. Pour intervenir sur un lieu, il ne suffit pas de l’aimer, il faut le comprendre.

  La composition

Composer un espace, ce n’est pas réaliser une synthèse déductive. Ce n’est pas réaliser un compromis, c’est mener une démarche d’invention. Et une invention collective car le projet n’est pas une formalité dans une procédure. Les interventions des architectes et des ingénieurs doivent être intégrées – et non juxtaposées – dans une même démarche de conception. Ce qui nécessite une même culture du doute, de l’écoute attentive.

L’architecture est un art de l’innovation et de la transformation. Toute intervention sur un site le modifie, il nous faut l’accepter et avec humilité écrire notre page de l’histoire, au service de la société.